Cizia Zykë est un aventurier et écrivain français né en 1949 au Maroc.
Fils d'un légionnaire français d’origine albanaise et d’une mère grecque, Cizia Zykë passe son enfance à Taroudant dans le sud du Maroc. Sa famille s’installe à Bordeaux lorsque le Maroc gagne son indépendance en 1956.
L’adolescence de Zykë est mouvementée. Ses activités au sein d’un gang de jeunes délinquants lui valent de nombreux ennuis judiciaires, dont deux séjours à la prison du château du Hâ. Il décide de quitter la France à l’âge de dix-sept ans. Les autorités refusent cependant de lui délivrer un passeport, ce qui pousse Zykë à s’engager dans la Légion étrangère lors de la Guerre des Six Jours. Hélas, son rêve de partir de la France à tout prix est détruit lorsque son contingent est dissous après seulement trois mois.
Zykë parvient finalement à obtenir un passeport en 1967 et part rejoindre son oncle installé en Argentine. Pendant les trois années qu’il passera en Amérique du Sud, il acquiert une fortune considérable (dans le commerce d’objets d’art précolombien) et une passion immodérée pour les jeux de hasard.
Zykë s’installe à Toronto en octobre 1970. Il y prend la direction d’un restaurant italien, puis se spécialise dans l’organisation de jeux de hasard clandestins et dans la récupération forcée de dettes. Survivant de justesse à une tentative d’assassinat par le chef d’un gang rival, Zykë se réfugie en Suisse en 1973.
Amateur de drogues, il voyage souvent à Amsterdam pendant cette période-là pour se procurer des produits stupéfiants. Après une overdose d’héroïne, il décide de partir en Afrique du Nord où il finit par organiser un commerce extrêmement lucratif de véhicules d’occasion. Malgré la corruption omniprésente qui lui facilite ses transactions pas toujours légales, il est finalement arrêté à Bamako, Mali en 1975 et confronté à une longue liste de chefs d’accusation. Il obtient avec difficulté une libération sous caution et en profite pour quitter l’Afrique en catastrophe.
Pendant les trois années suivantes, Zykë et sa compagne parcourent les Caraïbes. Leur fils naît en 1978 mais meurt subitement à l’âge d’un an seulement. Le couple, atterré par cette tragédie, plonge dans la vie nocturne des casinos de Hong Kong et de Macao et échoue sans un rond au Costa Rica en 1980.
Intéressé par les histoires de chercheurs d’or vivant illégalement dans la réserve naturelle de Corcovado, sur la péninsule d’Osa, Zykë s’associe à plusieurs d’entre eux et réussit après un certain temps à fonder un holding – légal cette fois - d’exploitation d’or à grande échelle. L’impact environnemental de sa mine et les relations difficiles qu’il entretient avec la population et la classe politique locales finissent cependant par entraîner sa chute en 1983. Menacé de longues années de prison, il s'enfuit vers le Panama en emportant sur lui trois kilos d’or.
De retour en France, il écrit Oro, qui relate ses aventures au Costa Rica, et le publie en 1985. Il publie Sahara (sur ses aventures en Afrique du Nord) et Parodie (sur son séjour au Canada), qui complèteront sa trilogie autobiographique, en 1986 et 1987. Ces trois livres ont été traduits en plusieurs langues et restent encore aujourd’hui ses œuvres les plus célèbres. Zykë y offre une perspective insolite et humoristique sur les pays où il a vécu et sur ses sempiternels ennuis judiciaires. Zykë affirme que tous les évènements qu’il a décrits dans Oro, Sahara et Parodie sont « rigoureusement authentiques »1.
Jusqu’en 1991, Zykë vit en Thaïlande, où il s’entraîne à la boxe thaïe, et en Australie, où il gère à nouveau une mine d’or. Il sera suivi en Australie par une équipe de télévision française. Le reportage « Cizia Zykë, gentilhomme de fortune », réalisé par Dominique Martial, est diffusé pour la première fois en 1987. Pendant tout son séjour en Asie du Sud-Est, Zykë continue à publier régulièrement des romans, dont aucun n’a cependant réussi à répéter le succès commercial d’Oro qui fut un bestseller. Cette célèbre aventure de la Péninsule d'Osa, parait en bande dessinée en 1992, sous les coups de crayon d'Yves Bordes, mais dont seul le premier tome fut publié.
En 1991, Zykë retourne en France et se prépare à visiter l’Albanie, pays d’origine de son père, qui vit à cette époque le chaos qui a suivi la chute du régime communiste. Zykë y passe trois ans. Le fruit de son séjour en Albanie se constitue de quatre romans – Les Aigles, Au nom du père, Requiem et Rédemption – et du film documentaire Kanoun, qu'il réalise avec Piro Milkani et avec la participation, pour le récit, du cinéaste et écrivain Dominique Martial.
En 2007, deux récits extraits du recueil de nouvelles Histoires de fous paraissent chez Talking Book : L'Ogre , narré par Philippe Murgier et Hugo David, puis, toujours sous ce format, Tu veux jouer avec moi ?, narré par Marie Clément, Hugo David, Leïla Baktiar, Guylène Ouvrard et Esmeralda Nunez.
En 2008-2009, Cizia Zykë se trouve en Guyane, il y prépare la sortie d'un nouvel ouvrage autobiographique dont le titre est Oro and Co.. Ce récit retrace son parcours depuis 1984, lorsqu'il quitte le Costa Rica, jusqu'à nos jours pour sa dernière aventure parmi les orpailleurs clandestins. Il y explore la frontière Surinamaise avec le projet de construire sa propre ville, zone de plaisir, casino flottant et édifiante statue pour passer ainsi a la postérité.
Cizia Zykë signe alors sa dernière œuvre, un au revoir a ses lecteurs qui met fin à son aventure éditoriale.
Le 8 janvier 2009, Cizia Zykë aurait été mis en examen à Cayenne pour « complicité d'orpaillage clandestin ». D'après le journal Le Parisien : « on indique qu'il est soupçonné d'avoir ravitaillé par avion des orpailleurs clandestins, sous couvert de réaliser un documentaire. »
Le 18 juin 2009 Oro and Co. sort aux éditions Fleuve Noir et à cette occasion, Oro le premier livre de Cizia Zykë a été réédité.
Ah l'aventure !
RépondreSupprimerLe docu "Cizia Zykë, gentilhomme de fortune" passe cette nuit à 3 h du mat
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